Commentaires sur "L'évolution du meme" (The evolution of the meme) par Kevin Laland et John Odling-Smee. Je voudrais m'essayer à commenter certains des articles rassemblés dans le livre suivant:
Darwinizing Culture.
The status of memetics as a science.
Edité par Robert Aunger.
Préface de Daniel Dennett.
Avec les contributions de:
Robert Aunger, Susan Blackmore, Bloch Maurice, Robert Boyd, Rosaria Conte, David L. Hull, Kuper Adam, Laland Kevin, John Odling-Smee, Plotkin Henry, Peter J. Richerson, Dan Sperber.
Je vais commencer par l'article intitulé «L'évolution du mème" par Kevin Laland et John Odling-Smee.
Je veux montrer que Kevin Laland et John Odling-Smee comprennent mal le concept de mème et, plus précisément, le concept de réplicateur, ce qui, du fait, discrédite quelque peu le point de vue qu'ils présentent dans leur article.
K. Laland et J. Odling-Smee introduisent un concept de construction de niche (de l'anglais “niche construction” ) qui est très intéressant en soi et l'appliquent à l'idée du mème pour essayer de comprendre comment les mèmes ont vu le jour. La « construction de niche » peut être considérée comme une transformation de l'environnement par les organismes vivants qui modifie à son tour la pression sélective sur ces mêmes organismes et leurs descendants. K. Laland et J. Odling-Smee présentent ici des arguments très valables, mais étrangement semblent passer complètement à côté de l'idée des mèmes de Dawkins. Ils écrivent:
(Traduction de l'anglais par moi-même.)
Qu'est-ce qui détermine si un mème se propage? Pour Dawkins (1976), les mèmes, comme tous les réplicateurs, se répandent si ils bénéficient d'une haute fidélité, fécondité et longévité. Dans les discussions mémétiques, chacune de ces propriétés est habituellement traitée comme si elle était une caractéristique intrinsèque du mème.
K. Laland et J. Odling-Smee semblent critiquer le fait que ces caractéristiques sont «intrinsèques». C'est là qu'ils se trompent, car en effet ces caractéristiques sont très exactement intrinsèque. Elles le sont, tout simplement par définition. Ce n'est pas que certains mèmes pourraient avoir ces qualités et d'autres pas, c'est que tout ce qui possède ces caractéristiques est un réplicateur et ceux qui n'ont pas ces caractéristiques ne peuvent tout simplement pas être considérés comme des réplicateurs. Ce regrettable malentendu entraine une confusion, par exemple, quand ils écrivent:
(Traduction de l'anglais par moi-même.)
[...] des études sur l'apprentissage social chez des espèces aussi diverses que les rats, les pigeons et les guppys suggèrent que ces animaux adoptent parfois une stratégie de type «fais-ce-que-la-majorité-fait» (Laland et al. 1996b). Dans de tels cas, la probabilité qu'une personne adopte un mème ne dépend pas de la contagiosité de ce mème, mais du nombre de personnes exprimant déjà le comportement associé à ce mème.
Encore une fois, si un mème, ou tout autre réplicateur, ne parvient pas à être copié, c'est précisément parce qu'il a perdu sa contagiosité, et il l'a perdu parce que l'environnement a changé, transformant ainsi ce qui était auparavant un réplicateur à succès, en un non-réplicateur. C'est peut-être ce point que K. Laland et J. Odling-Smee n'ont pas saisi. C'est la relation entre l'environnement et le réplicateur qui définit un réplicateur. Si l'environnement change, la nature même des réplicateurs doit être réexaminée.
Ce problème de définition porte une ombre sur leur argumentation globale de la construction de niche qui est, en dehors de çà, pleine d'informations pertinentes sur les processus évolutifs et très certainement intéressante à lire.
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